Né en 1925 dans une roulotte, Raymond Gurême est un ancien
résistant qui a connu les camps allemands.
Le 4 octobre 1940, alors qu’il n’a que 15 ans, des gendarmes viennent arrêter
toute sa famille. Ils sont d’abord parqués dans une usine à Darnétal près de
Rouen puis transférés à Sotteville les Rouen avant d’être conduits dans des
wagons à bestiaux jusqu’à Brétigny en région parisienne. « Ca le mettait
en colère mon père se voir prisonnier sur le sol Français, arrêté et gardé par
des Français, lui qui avait fait la guerre de 1914 et avait même été gazé.
Quand il disait aux gardien qu’il était Français, ils ne savaient pas quoi dire
et se débinaient. »
Il s’évade la première fois alors qu’il n’a que 15 ans et se
fait reprendre rapidement, dénoncé par le maire de la commune à qui il avait
demandé de l’aide. Arrêté plusieurs fois, déporté en Allemagne, il participera
finalement à la libération de Paris.
74 ans plus tard, le 23 septembre 2014, d'autres policiers font
une descente sur le terrain dont il est propriétaire dans l’Essonne. Ils
s’introduisent dans son domicile et lui demandent d’en sortir, ce qu’il refuse
de faire. Voici le témoignage d’un membre de la famille :
"le commissariat d'Arpajon a
décidé le 23.09.14 de se déplacer à notre domicile en opération coup de poing
armé de gomme cogne, matraque télescopique 9mm, taser, bombe lacrymogène, se
sont autorisés a rentrer et fouiller dans nos domiciles sans mandat de perquisition ».
Face à l’opposition du vieil homme et de sa famille, la
réaction policière est immédiate. Un témoin raconte : « une femme portant son bébé dans les bras a été
gazée, une femme enceinte frappée et gazée, une mineure de 16 ans et sa mère la
défendant, le fils du propriétaire a été massacré par 4 de leurs hommes après
s’être défendu, un autre de ses fils a été salement amoché et la maman de la
mineure a été transférée a l’hôpital pour coup aggravé. »
Raymond Gurême s’est rendu chez
un médecin pour faire constater les violences policières. Celui-ci constate des
ecchymoses sur l’avant-bras et le thorax ainsi que des contusions à l’épaule et
sur le crâne. Il a déposé
plainte contre les policiers.
Nous vivons dans un pays formidable où 3 présumés terroristes,
fichés et recherchés peuvent franchir la douane d’un aéroport sans être
inquiétés mais où un vieil homme de 89 ans, ancien résistant se fait frapper
par la police parce qu’il refuse qu’on fouille sa maison sans raison.
Nous attendons avec impatience la version policière qui nous
apprendra certainement que Monsieur Gurême du haut de ses 89 printemps s’est
jeté sur les policiers, les a roué de coups avant de les plaquer au sol puis
s’est fait repousser par d’autres vaillants représentants des forces de l’ordre
sans qui leurs camarades auraient probablement succombé aux coups meurtriers
du nonagénaire présumé terroriste.
Il serait bon que dans ce pays, à défaut d’apprendre à
certains policiers les règles d’usage de leurs armes, on leur apprenne au moins
l’histoire de France et celle des résistants à qui ils doivent aujourd’hui de
vivre dans un pays libre. Vichy, c’est fini. Apparemment, tous ne le savent pas.
Courage Monsieur Gurême. Si certains policiers salissent
leur uniforme en ripostant de manière manifestement disproportionnée face à la
menace considérable qu’un homme de 89 ans représente pour leur sécurité, nous
n’oublions pas, nous, tout ce que nous vous devons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire