vendredi 28 février 2014

Patricia, 8 ans, arrêtée et expulsée, son cartable sur le dos

Saint-Fons, mardi 25 février, 7 heures du matin. Des dizaines de policiers investissent un bidonville de l’agglomération lyonnaise. Alors qu’une maman s’active dans sa petite cabane pour préparer ses enfants qui vont à l’école, un bruit sourd retentit et le porte s’ouvre. C’est la police qui vient arrêter toute la famille pour les expulser.
Patricia avait 8 ans. Elle avait 5 frères et sœurs comme Léonarda. Elle allait à l’école tous les matins comme Léonarda. Elle était Rom comme Léonarda.

La scolarisation impossible des enfants Roms de Saint Fons

A Saint-Fons comme partout ailleurs en France, socialisme rime avec racisme. L’année dernière, la sénatrice-maire Demontès avait inventé la classe ethnique pour éviter d’intégrer les enfants du bidonville dans les classes normales. On croyait que cela n’existait plus les classes ethniques. Et bien si, détrompez-vous. Les socialistes français ont inventé la classe réservée aux enfants Roms, juste pour les enfants Roms du bidonville du coin.
Avec un petit cadeau en plus offert par Madame la Sénatrice. La salle de classe était situé dans le même bâtiment que celui de la police. La police nationale d’un côté, la police municipale de l’autre. Histoire de bien faire comprendre aux enfants qu’ils ne seront jamais comme les autres. En ce début d’année, la scolarisation a été douloureuse également. Il a fallu que des associations luttent contre la municipalité qui refusait de scolariser les enfants. A force de courriers, de manifestations en mairie et d’intervention du Défenseur des Droits, les enfants ont finalement pu accéder aux écoles de la ville. Pas pour longtemps…


Une souricière montée par la préfecture

Le 7 janvier 2014, la police remet aux parents de Patricia une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui dit à peu près cela : vous êtres pauvres, sans ressources, donc vous êtes une charge pour l’Etat Français donc vous dégagez.
Si cette famille est une charge, c’est pour les Restos du Cœur ou pour Médecins du Monde, mais certainement pas pour l’état qui ne lui donne pas un centime, sauf le droit d’envoyer 3 de ses enfants à l’école dans l’espoir qu’ils n’aient pas la même vie que leurs parents.
Mais bon, l’Etat français est pauvre, tout le monde le sait. Surtout depuis que l’ex Ministre du Budget, Jerôme Cahuzac planque son argent en Suisse pour ne pas payer d’impôts.
Le 11 février, alors que la famille a déposé une demande d’aide juridictionnelle pour contester l’OQTF, la police procède à la rétention des papiers d’identité et leur remet un « récépissé valant justificatif d’identité ».
Cette procédure totalement illégale constitue une atteinte gravissime à la liberté de circulation d’un citoyen de l’Union Européenne. Conscients de l’illégalité de la procédure, les policiers reviennent le 21 février pour leur signifier une assignation à résidence.
Des fois que la famille décide de repartir en Roumanie ou ailleurs parce qu’ils trouvent que la France les persécute un peu trop, et bien non. Vous êtes venus, vous avez vu, vous allez rester un peu plus.
Et si par hasard vous décidiez de quitter la France pour exécuter la mesure, non, ce n’est pas possible. Vous avez voulu rester et faire valoir vos droits, on va vous montrer ce qu’on fait des droits des Roms en France…

Assignés à résidence ... à la rue

Dans les textes, l’assignation à résidence est une mesure qui vise à éviter le placement en centre de rétention. Elle est prononcée lorsque la personne visée par une mesure d’éloignement présente des garanties de représentation comme un travail ou un domicile.
En septembre 2013, la préfecture du Rhône avait déjà détourné cette procédure en assignant à résidence des familles Roms dans des hôtels. Histoire d’améliorer un peu plus l’équilibre des finances publiques.
On n’avait encore jamais vu une préfecture assigner à résidence des pauvres… à la rue. Et bien grâce aux socialistes et à la komandantur du Rhône, c’est fait.

La complicité des autorités roumaines

Bon récapitulons. OQTF, rétention des papiers d’identité, interdiction de quitter le département… Qu’est ce qui nous manque. Ah oui, les gosses… Manu, j’ai encore oublié les gosses a du penser Carenco, le préfet du Rhône.
Toutes les pièces d’identité n’étant pas valides, on ne peut pas les mettre dans un avion. Séparer les enfants des parents, ça ferait tâche dans un beau pays socialiste. Vite un coup de fil aux autorités roumaines et une petite convocation.
Ne doutant de rien et surtout pas de l’indépendance de la Roumanie, voici donc que la France ordonne aux autorités roumaines d’établir des papiers en urgence pour les enfants. La convocation remise à la famille précise de se rendre au Consulat Général de Roumanie « au fin d’établissement d’un document d’identité ».
Patricia et ses 5 frères et sœurs, papa et maman, bien obéissants ressortent du Consulat avec un beau petit papier rose. Non, il ne s'agit pas d'une carte d'adhésion au PS signée par Harlem Désir, ancien patron de SOS Racisme, actuellement premier secrétaire du PS, mais plutôt d’un « titlu de calatorie » (titre de voyage).
Chaque document reprend l’état civil de la personne concernée avec sa photo. Il est précisé « valable 1 mois » et aussi « pour un seul voyage ».
Il serait intéressant de savoir si les autorités roumaines se contentent de délivrer des titres de voyage à des personnes démunies de pièces d’identité valides ou si elles payent également le transport.
Un pays européen, qui rapatrie à ses frais ses propres citoyens pour appliquer la politique raciste et discriminatoire d’un autre pays, ce serait une première qui ferait certainement plaisir à Viviane Reding.

Une justice court-circuitée.

La famille de Patricia avait déposé dans les délais impartis une demande d’aide juridictionnelle afin de contester l’OQTF qui lui avait été signifiée. Avant, mais ça, c’était avant, du temps où les Roms avaient encore quelques droits, on n’expulsait pas avant que le juge ne se prononce sur la légalité de la mesure d’éloignement.
Et oui, il faut le savoir, mais parfois, notre police travaille un peu rapidement. Elle oublie de signifier leurs droits aux personnes ou elle se trompe sur le nom, ou encore elle modifie un peu trop les déclarations qui lui sont faites et le juge qui n’aime pas trop ça annule toute la procédure.
Avec la jurisprudence Leonarda appliquée à Patricia, on expulse avant que le juge n’ait le temps de se prononcer sur la légalité de la mesure. Pas con, non ?
On ne s’embête pas. On met des OQTF à tous les roumains et 30 jours après on les fout tous dans un charter  Rapide, pas cher, efficace, signé Manuel.
Enfin efficace, pour les chiffres uniquement. Parce que pour le reste, en tant que citoyens européens, ils reviendront dès qu’ils pourront, en toute légalité.

Ils sont où les socialistes ?

Les dirigeants socialistes sont au mieux des hypocrites, au pire des menteurs. Lors de l’affaire Léonarda, tout ce que la France compte de socialistes encartés avait poussé des cris d’orfraie. Non vraiment, arrêter une gamine lors d’une sortie scolaire pour l’expulser, c’est inadmissible. Jugez vous même

Vincent Peillon, Ministre de l’Education Nationale
« Le ministre de l'Intérieur est dans son rôle quand il exécute des décisions de justice mais elles doivent être exécutées avec discernement. Et dans ce discernement il y a le respect de ce sanctuaire qu'est l'école. Je souhaite que ce genre de situation ne se renouvelle pas »
Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale : "Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme"
Pascal Canfin, Ministre du développement
« Pas d’expulsion pendant l’année scolaire. C’est un principe fondamental sur lequel nous devons tous pouvoir nous accorder. »
David Assouline, porte parole du Parti Socialiste
« Le PS rappelle avec force son attachement à la prise en compte de la situation particulière des mineurs étrangers scolarisés »

Mendiants sont tes parents, mendiante tu seras

Patricia était Rom. Un petit matin, des policiers français sont venus l'arracher de son lit pour la priver d'école, de ses copains, de ses copines et de sa maîtresse qu'elle aimait tant. Elle allait à l’école car elle pensait que c’était la meilleur façon de ne pas être condamnée à la mendicité. Elle apprenait à lire, à écrire et se voyait bien maîtresse ou infirmière. Le préfet du Rhône et Manuel Valls en ont décidé autrement. Ils lui ont répondu brutalement. Tu n’as pas vocation à t’intégrer en France. Tu n’as même pas vocation à  apprendre en France. Ta liberté de circulation, on s’en fout, c’est un concept de technocrates inventé pour les riches. Ta volonté de t’en sortir en étudiant, on s’en fout aussi. Mendiants sont tes parents, mendiante tu seras. Tu croyais que l’école était obligatoire pour tous les enfants présents sur le territoire français. Et bien non.

Les enfants Roms n’étudieront pas en France.


mercredi 12 février 2014

La France socialiste construit sa politique anti-Roms sur des cadavres

Le camp de Roms incendié où une fillette bulgare de 8 ans à trouvé la mort à Bobigny, le 12 février 2014
(Photo Julian Colling. AFP)
Mélissa, 7 ans, est morte brûlée vive dans un bidonville de Bobigny le 12 février 2014. Elle rejoint 3 autres personnes brûlées vives en mai 2013 dans le bâtiment qu'elles occupaient.
A cette époque, un billet dénonçait la politique des socialistes au pouvoir. Rien n'a changé. On va continuer à nous expliquer qu'il faut à expulser de plus belle... Mélissa sera morte pour rien. Comme Béni, 12 ans, et tous les autres.

vendredi 7 février 2014

A Lyon, l’Eglise se dresse contre la politique de Valls et ouvre ses portes aux pauvres

Voir l'image sur Twitter
Mardi 4 février, 7 heures du matin, Villeurbanne. Une centaine de policiers investissent un immeuble occupé depuis juillet 2013 par environ 150 Roms. En moins de temps qu’il n'en faut pour l’écrire, tous sont jetés à la rue comme des chiens, vieillards, femmes enceintes, nourrissons compris.
Tous ? Non, pas exactement. Un petit groupe d’une cinquantaine de personnes se voit généreusement proposer des nuits d’hôtel par l’officier de police qui dirige l’opération. Les autres doivent déguerpir.

Un groupe décide donc de se diriger vers l’église du quartier. Si plus personne ne veut d’eux alors peut-être que Dieu, lui, est encore décidé à les accueillir, doivent-ils penser.
A l’église de la Nativité, une discussion s’engage avec le prêtre. Un jeune homme costaud aux grand yeux clairs qui doit bien avoir une idée de la volonté de Dieu puisqu’il lui parle tous les jours.
Le prêtre se rappelle des paroles du Pape François il a environ un an : « je voudrais une église pauvre pour les pauvres ». Sans hésiter, il ouvre une salle paroissiale pour mettre ces familles qui viennent de tout perdre à l’abri.
La salle n’est pas très grande mais au moins, elle protège de la pluie et les enfants ne dormiront pas dehors ce soir et ils pourront aussi reprendre l’école normalement. 

La plupart des familles sont en effet en France depuis plus de 10 ans. Tous les enfants sont scolarisés et parlent parfaitement le Français. On est loin des clichés véhiculés par Valls et ses porte-voix racistes affirmant que les Roms ont vocation à retourner en Roumanie.
Certain d’entre eux travaillent, d’autres sont en recherche d’emploi. Quand on croise les enfants dans la rue avec leur cartable, rien ne permet de les distinguer des autres enfants.

Vendredi 7 février, 3 jours après leur arrivée, alors qu’ils se demandent bien comment tout cela va se terminer, un homme pas comme les autres vient leur rendre visite. 

C’est le Cardinal Barbarin. 

Il vient « exprimer le soutien de l’église catholique» (1)
Après avoir prié avec les familles, il bénit les enfants et leur donne un souvenir: une petit photographie du Pape François qui lui donne l’accolade. Comme pour expliquer son geste : un pauvre parmi les pauvres.
Le moment est très intense. Le Cardinal s’exprime avec des mots simples et directs. Il remercie Dieu de lui avoir permis de les rencontrer et leur promet qu’il reviendra les voir.

Pour des raisons d’organisation, les familles doivent déménager vendredi soir. Elles se rendront dans une autre église, celle du Curé de Gerland. Il y a 3 ans, ce prêtre avait accueilli une centaine de Roms dans son église. Malgré les injonction du préfet qui lui ordonnait de les jeter dehors, il les a gardé jusqu’à ce qu’une solution digne soit trouvée. Alors tenir tête à un état raciste qui traite les plus pauvres comme des chiens, ça ne lui fait pas peur. 
A l’époque, un juge avait ordonné à Hollande de tenir ses promesses. (2) Hollande, vous savez ? Celui qui affirmait de façon péremptoire que son comportement serait, à tout moment « exemplaire ». Celui qui écrivait qu’il ne procéderait plus à des expulsions sans proposition de relogement.

Si ces situations se répêtent à Lyon comme ailleurs, c’est simplement parce que les préfets violent la loi. Le Code de L’Action Sociale et des Familles prévoit dans son article 345-2-2 que : « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence. »
Il n’est pas encore précisé que les Roms, ces parias de la terre, boucs-émissaires du gouvernement socialiste et têtes de turcs préférées de Manuel Valls ne sont pas concernés.

Grâce à l’église, aux soutiens de prêtres courageux qui appliquent les consignent d’en haut, celles du Pape François et de qui vous savez encore plus haut, ces familles vont donc attaquer le préfet au tribunal pour faire valoir leurs droits.

Qu’on ne vienne pas raconter qu’ils ont vocation à retourner en Roumanie. Ils sont là depuis plus de 10 ans et mettent leurs enfants à l’école. Qu’on ne vienne pas raconter qu’ils sont les responsables de la délinquance et de la fraude fiscale tant qu’on y est. Aucun d’entre eux n’a été condamné pour quoi que ce soit par la justice Française. Les Roms sont juste les otages perpétuels des ambitions politiques de petits hommes en mal de reconnaissance narcissique. 

A Lyon, là où l'Etat est totalement absent dans la prise en charge des populations sans-abri (plus de 1 000 personnes sans solution au 115 chaque soir), c'est l'église qui est obligée de pallier les carences de l'état.
Alors que les socialistes n'ont de cesse de crier au danger fasciste contre les catholiques qui participent à LMPT, voilà maintenant que ces mêmes socialistes comptent sur les prêtres pour héberger les sans-abri qu'ils laissent vivre dehors.

Lors de son voyage à Rome, François, le petit, celui qui se ballade en scooter, a déclaré à François, le grand, celui qui veut une eglise pauvre au service des pauvres, qu'ils étaient "en convergence" sur les grands sujets internationaux.

Non, pas vraiment en fait.


PS: Le dimanche suivant la parution de ce billet, la 1ère lecture dans toutes les églises de France était la suivante:

PREMIERE LECTURE - Isaïe 58, 7 - 10

7 Partage ton pain avec celui qui a faim,
recueille chez toi le malheureux sans abri,
couvre celui que tu verras sans vêtement,
ne te dérobe pas à ton semblable.

8 Alors ta lumière jaillira comme l'aurore,
et tes forces reviendront rapidement.
Ta justice marchera devant toi,
et la gloire du SEIGNEUR t'accompagnera.

9 Alors, si tu appelles, le SEIGNEUR répondra ;
si tu cries, il dira : « Me voici. »
Si tu fais disparaître de ton pays
le joug, le geste de menace, la parole malfaisante,

10 si tu donnes de bon coeur à celui qui a faim,
et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera comme la lumière de midi.


Avis aux amateurs


(1) http://www.rue89lyon.fr/2014/02/07/a-villeurbanne-cinquantaine-roms-accueillis-par-eglise-catholique/

(2) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/060413/roms-un-juge-condamne-le-prefet-tenir-la-promesse-de-hollande