Vénissieux, troisième ville du Rhône est tenue par les communistes
depuis 1944. Connue pour ses quartiers difficiles comme les Minguettes
qui s’enflamment régulièrement, la ville rouge s’est distinguée
récemment en raison de l’annulation de l’élection de Michèle Picard, la
maire communiste, sortie victorieuse d’une campagne sanglante contre le
candidat socialiste.
Un enduit FN sur une liste d’extrême-droite identitaire
Le Tribunal Administratif de Lyon, saisi par le préfet Jean-François
Carenco et le candidat UMP, a décidé d’annuler l’élection de l’ensemble
des conseillers municipaux et donc de la maire Michèle Picard en raison
de « graves et nombreuses irrégularités ». Le tribunal relève en effet
que plusieurs personnes qui se sont présentées sur la liste du candidat
identitaire d’extrême-droite ont cru représenter le FN. Certains
n’avaient même pas compris qu’ils figureraient sur une liste électorale.
Et oui, c’est ça l’inconvénient de l’âge. Parfois, on ne comprend plus
bien ce qu’on fait et certains méchants candidats mal intentionnés en
abusent. Profitant de l’absence du FN, les identitaires conduits par
Benedetti, exclu du FN en 2011 et fondateur de l’œuvre Française,
avaient monté une liste « Vénissieux fait front » réalisant plus de 11%
au premier tour.
Vénissieux est donc à nouveau en pleine campagne électorale pour de nouvelles élections municipales.
Les communistes prient pour que le FN présente une liste
C’est mathématique et tout simple. Si elle ne s’allie pas avec le
parti socialiste, et on voit mal comment elle le ferait après avoir
traité le candidat socialiste de "misogyne", "d'agressif", et
"tricheur", la seule chance de Michèle Picard de conserver son fauteuil
confortable de maire est de compter sur un très bon score du FN qui
empêchera le candidat UMP de lui passer devant. Appuyer, encourager,
dérouler le tapis rouge au Front National dans l’espoir qu’il fasse le
plus gros score possible pour conserver son siège, ça ne vous rappelle
rien ? La stratégie des communistes à Vénissieux est exactement la même
que celle du Parti Socialiste au niveau national.
L’instrumentalisation des Roms un grand classique
Mi octobre, une cinquantaine de Roms Roumains s’installent dans un
ancien hôtel-restaurant à l’extrémité de Vénissieux. Il viennent d’un
centre d’hébergement d’urgence expulsé quelques semaines plus tôt à
Villeurbanne. Le bâtiment est situé dans une zone pavillonnaire où les
Roms ne sont pas les bienvenus. Les riverains ne supportent pas bien la
présence de leurs nouveaux voisins et des lettres de protestation
affluent en mairie. Le propriétaire engage une procédure d’expulsion,
mais celle-ci risquant de prendre plusieurs mois, la mairie, soucieuse
de son image en pleine campagne électorale sort l’arme absolue :
l’arrêté municipal.
Comme pour les Roms de Bobigny, la maire communiste prend un arrêté
qui permet de court-circuiter la justice. En prenant un arrêté de péril
grave et imminent, Michèle Picard pense ainsi se débarrasser des
familles Roms et redorer son blason auprès de ses électeurs en montrant
sa fermeté face aux plus démunis. C’est la version locale du communisme.
Un couac monumental
Dans l’arrêté de péril du 20 octobre 2014 contre le bâtiment squatté
par les familles Roms, la mairie de Vénissieux mentionne à 5
reprises une adresse erronée : « 10/12 rue des sports ». Plusieurs
journaux locaux soulèvent le lièvre et pointent l’impossibilité
d’exécuter une opération d’expulsion sur la base d’un arrêté de péril
qui mentionne une fausse adresse.
La maire invalidée de Vénissieux se fend donc d’un communiqué
particulièrement virulent contre les journalistes dans lequel elle
affirme que l’arrêté municipal a été affiché le 24 octobre en matinée
alors que la police municipale est passée afficher l’arrêté le 23 soir.
Décidément, ça communique mal entre les services municipaux à
Vénissieux.
Dans une tentative désespérée de sauver la face, madame la
maire s’enfonce encore un peu plus dans le trou qu’elle a elle-même
creusé en affirmant : « il (l’arrêté) vise bien les bâtiments situés sur
les parcelles cadastrales 10/12 rue des sports qui correspondent à
l’adresse postale 2-4 rue des sports ».
Si madame la maire avait pris ne serait-ce qu’une minute pour
consulter le cadastre, elle aurait pu se rendre compte qu’il n’y a aucun
bâtiment sur la parcelle AO N°10. En revanche, il y a bien un bâtiment
sur la parcelle AO N°11, mais le rapport d’expertise n’a soulevé aucun
péril pour ce bâtiment. La parcelle AO N°12 comporte bien le bâtiment
visé par le rapport d’expertise, mais elle comporte également un autre
bâtiment en parfait état, lui. Donc, si on en croit la déclaration de
Madame Picard du 24 octobre, les services municipaux ont pris un arrêté
de péril contre un bâtiment situé sur une parcelle qui ne comporte pas
de bâtiment (la parcelle N°10). Bravo. Ca c’est du professionnalisme et
de la compétence.
D’autre part, madame la maire n’a probablement pas bien lu l’arrêté
de péril qui porte pourtant sa signature, sinon elle aurait remarqué
qu’à aucun moment l’arrêté ne mentionne les parcelles 10/12 mais
uniquement la parcelle 12, toujours précédée de l’adresse erronée, 10/12
rue des sports.
Enfin, si les services municipaux dont elle vante la compétence
avaient consulté le BODACC pour rechercher l’adresse du fonds de
commerce qui a été vendu récemment, ils auraient trouvé la bonne
adresse. Dans le numéro 136 A, la vente du fonds de commerce est bien
mentionnée avec l’adresse suivante : « 40 Boulevard de Parilly, 69200
Vénissieux » (annonce numéro 405 du 18 juillet 2014)
Cerise sur le gâteau, les numéros 10 et 12 de la rue des sports
existent bien. On y trouve 2 splendides villas dont les occupants ne
ressemblent ni de près ni de loin à des mendiants Roms.
En résumé. La mairie prend un arrêté de péril contre un bâtiment, se
trompe sur la mention de l’adresse, ce qui revient à frapper de péril
deux villas qui n’ont jamais reçu aucun expert et dont les propriétaires
qui ont du payer une fortune pour les acquérir espèrent qu’on ne va pas
venir les détruire à coups de bulldozer comme un vulgaire camp de Roms.
Au lieu d’expulser les Roms, Michèle Picard, maire communiste de
Vénissieux veut expulser les riches. Ca c’est de la campagne électorale
rondement menée.
Tout ça pour l'absence d'enduit
Dans quelques jours, des dizaines de Roms parmi lesquels de nombreux
enfants vont se retrouver à la rue, dans le froid, en raison d'un arrêté
municipal signé par Michèle Picard, maire communiste invalidée prête à
tout pour conserver son siège confortable, y compris à s'asseoir sur le
sort des plus démunis.
Pour la petite histoire, le rapport d’expert justifie le péril grave
et imminent par l’absence d’enduit sur un mur porteur… Comment, vous ne
le saviez pas ? L’absence d’enduit nuit gravement à la santé. Tenez,
regardez, à Vénissieux, les communistes emmenés par Michèle Picard ont
perdu eux aussi leur enduit de façade. On le voit bien maintenant, si on
gratte le peu d'enduit rouge qu’il leur reste, on tombe vite sur du
brun bien sombre. Les Roms agissent décidément comme des révélateurs
dans beaucoup de domaines.
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