Saint-Fons, mardi 25 février, 7 heures du matin. Des
dizaines de policiers investissent un bidonville de l’agglomération lyonnaise.
Alors qu’une maman s’active dans sa petite cabane pour préparer ses enfants qui
vont à l’école, un bruit sourd retentit et le porte s’ouvre. C’est la police
qui vient arrêter toute la famille pour les expulser.
Patricia avait 8 ans. Elle avait 5 frères et sœurs comme
Léonarda. Elle allait à l’école tous les matins comme Léonarda. Elle était Rom
comme Léonarda.
La scolarisation impossible des enfants Roms de Saint Fons
A Saint-Fons comme partout ailleurs en France, socialisme
rime avec racisme. L’année dernière, la sénatrice-maire Demontès avait inventé
la classe ethnique pour éviter d’intégrer les enfants du bidonville dans les
classes normales. On croyait que cela n’existait plus les classes ethniques. Et
bien si, détrompez-vous. Les socialistes français ont inventé la classe
réservée aux enfants Roms, juste pour les enfants Roms du bidonville du coin.
Avec un petit cadeau en plus offert par Madame la Sénatrice.
La salle de classe était situé dans le même bâtiment que celui de la police. La
police nationale d’un côté, la police municipale de l’autre. Histoire de bien
faire comprendre aux enfants qu’ils ne seront jamais comme les autres. En ce
début d’année, la scolarisation a été douloureuse également. Il a fallu que des
associations luttent contre la municipalité qui refusait de scolariser les
enfants. A force de courriers, de manifestations en mairie et d’intervention du
Défenseur des Droits, les enfants ont finalement pu accéder aux écoles de la
ville. Pas pour longtemps…
Une souricière montée par la préfecture
Le 7 janvier 2014, la police remet aux parents de Patricia
une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui dit à peu près
cela : vous êtres pauvres, sans ressources, donc vous êtes une charge pour
l’Etat Français donc vous dégagez.
Si cette famille est une charge, c’est pour les Restos du
Cœur ou pour Médecins du Monde, mais certainement pas pour l’état qui ne lui
donne pas un centime, sauf le droit d’envoyer 3 de ses enfants à l’école dans
l’espoir qu’ils n’aient pas la même vie que leurs parents.
Mais bon, l’Etat français est pauvre, tout le monde le sait.
Surtout depuis que l’ex Ministre du Budget, Jerôme Cahuzac planque son
argent en Suisse pour ne pas payer d’impôts.
Le 11 février, alors que la famille a déposé une demande
d’aide juridictionnelle pour contester l’OQTF, la police procède à la rétention
des papiers d’identité et leur remet un « récépissé valant justificatif
d’identité ».
Cette procédure totalement illégale constitue une atteinte
gravissime à la liberté de circulation d’un citoyen de l’Union Européenne.
Conscients de l’illégalité de la procédure, les policiers reviennent le 21 février
pour leur signifier une assignation à résidence.
Des fois que la famille décide de repartir en Roumanie ou
ailleurs parce qu’ils trouvent que la France les persécute un peu trop, et bien
non. Vous êtes venus, vous avez vu, vous allez rester un peu plus.
Et si par hasard vous décidiez de quitter la France pour
exécuter la mesure, non, ce n’est pas possible. Vous avez voulu rester et faire
valoir vos droits, on va vous montrer ce qu’on fait des droits des Roms en
France…
Assignés à résidence ... à la rue
Dans les textes, l’assignation à résidence est une mesure
qui vise à éviter le placement en centre de rétention. Elle est prononcée
lorsque la personne visée par une mesure d’éloignement présente des garanties
de représentation comme un travail ou un domicile.
En septembre 2013, la préfecture du Rhône avait déjà
détourné cette procédure en assignant à résidence des familles Roms dans des
hôtels. Histoire d’améliorer un peu plus l’équilibre des finances publiques.
On n’avait encore jamais vu une préfecture assigner à
résidence des pauvres… à la rue. Et bien grâce aux socialistes et à la
komandantur du Rhône, c’est fait.
La complicité des autorités roumaines
Bon récapitulons. OQTF, rétention des papiers d’identité,
interdiction de quitter le département… Qu’est ce qui nous manque. Ah oui, les
gosses… Manu, j’ai encore oublié les gosses a du penser Carenco, le préfet du
Rhône.
Toutes les pièces d’identité n’étant pas valides, on ne peut
pas les mettre dans un avion. Séparer les enfants des parents, ça ferait tâche
dans un beau pays socialiste. Vite un coup de fil aux autorités roumaines et
une petite convocation.
Ne doutant de rien et surtout pas de l’indépendance de la
Roumanie, voici donc que la France ordonne aux autorités roumaines d’établir
des papiers en urgence pour les enfants. La convocation remise à la famille
précise de se rendre au Consulat Général de Roumanie « au fin
d’établissement d’un document d’identité ».
Patricia et ses 5 frères et sœurs, papa et maman, bien
obéissants ressortent du Consulat avec un beau petit papier rose. Non, il ne s'agit pas d'une carte d'adhésion au PS signée par Harlem
Désir, ancien patron de SOS Racisme, actuellement premier secrétaire du PS,
mais plutôt d’un « titlu de calatorie » (titre de voyage).
Chaque document reprend l’état civil de la personne
concernée avec sa photo. Il est précisé « valable 1 mois » et aussi
« pour un seul voyage ».
Il serait intéressant de savoir si les autorités roumaines
se contentent de délivrer des titres de voyage à des personnes démunies de
pièces d’identité valides ou si elles payent également le transport.
Un pays européen, qui rapatrie à ses frais ses propres citoyens
pour appliquer la politique raciste et discriminatoire d’un autre pays, ce
serait une première qui ferait certainement plaisir à Viviane Reding.
Une justice court-circuitée.
La famille de Patricia avait déposé dans les délais impartis
une demande d’aide juridictionnelle afin de contester l’OQTF qui lui avait été
signifiée. Avant, mais ça, c’était avant, du temps où les Roms avaient encore
quelques droits, on n’expulsait pas avant que le juge ne se prononce sur la
légalité de la mesure d’éloignement.
Et oui, il faut le savoir, mais parfois, notre police
travaille un peu rapidement. Elle oublie de signifier leurs droits aux
personnes ou elle se trompe sur le nom, ou encore elle modifie un peu trop les
déclarations qui lui sont faites et le juge qui n’aime pas trop ça annule toute
la procédure.
Avec la jurisprudence Leonarda appliquée à Patricia, on
expulse avant que le juge n’ait le temps de se prononcer sur la légalité de la
mesure. Pas con, non ?
On ne s’embête pas. On met des OQTF à tous les roumains et
30 jours après on les fout tous dans un charter Rapide, pas cher,
efficace, signé Manuel.
Enfin efficace, pour les chiffres uniquement. Parce que pour
le reste, en tant que citoyens européens, ils reviendront dès qu’ils pourront,
en toute légalité.
Ils sont où les socialistes ?
Les dirigeants socialistes sont au mieux des hypocrites, au
pire des menteurs. Lors de l’affaire Léonarda, tout ce que la France compte de
socialistes encartés avait poussé des cris d’orfraie. Non vraiment, arrêter une
gamine lors d’une sortie scolaire pour l’expulser, c’est inadmissible. Jugez
vous même
Vincent Peillon, Ministre de l’Education Nationale
« Le ministre de l'Intérieur est dans son rôle quand il
exécute des décisions de justice mais elles doivent être exécutées avec
discernement. Et dans ce discernement il y a le respect de ce sanctuaire qu'est
l'école. Je souhaite que ce genre de situation ne se renouvelle pas »
Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale :
"Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la gauche ne
saurait transiger. Sous peine de perdre son âme"
Pascal Canfin, Ministre du développement
« Pas d’expulsion pendant l’année scolaire. C’est un
principe fondamental sur lequel nous devons tous pouvoir nous accorder. »
David Assouline, porte parole du Parti Socialiste
« Le PS rappelle avec force son attachement à la prise
en compte de la situation particulière des mineurs étrangers scolarisés »
Mendiants sont tes parents, mendiante tu seras
Patricia était Rom. Un petit matin, des policiers français
sont venus l'arracher de son lit pour la priver d'école, de ses copains, de ses
copines et de sa maîtresse qu'elle aimait tant. Elle allait à l’école car elle
pensait que c’était la meilleur façon de ne pas être condamnée à la mendicité.
Elle apprenait à lire, à écrire et se voyait bien maîtresse ou infirmière. Le
préfet du Rhône et Manuel Valls en ont décidé autrement. Ils lui ont répondu
brutalement. Tu n’as pas vocation à t’intégrer en France. Tu n’as même pas
vocation à apprendre en France. Ta liberté de circulation, on s’en fout,
c’est un concept de technocrates inventé pour les riches. Ta volonté de t’en
sortir en étudiant, on s’en fout aussi. Mendiants sont tes parents, mendiante tu seras. Tu
croyais que l’école était obligatoire pour tous les enfants présents sur le
territoire français. Et bien non.
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