jeudi 17 octobre 2013

A Lyon, Collomb en campagne contre la mafia des poubelles




C’est un campement géant en plein centre-ville de Lyon, à deux pas de la gare de Perrache. 300 demandeurs d’asile dont une centaine d’enfants occupent 120 tentes. La scène est hallucinante, il faut le voir pour y croire. Mercredi 16 octobre, le Grand Lyon assigne les familles au tribunal pour demander leur expulsion immédiate.   


L’expulsion: une priorité électorale

Gérard Collomb est candidat à sa propre succession à la mairie de Lyon. Expulser de leur lieu de vie 300 demandeurs d’asile semble constituer pour lui une priorité absolue dans sa pêche aux voix. Pour ceux qui en doutent, il suffit de regarder le bond spectaculaire de la côte de popularité de Valls chez les électeurs UMP et FN. Collomb fait le même calcul. Plus je tape sur les étrangers et les pauvres, plus j’ai de chance de gagner des voix chez les électeurs de droite. Il singe même son idole : « ces populations n’ont pas vocation à s’intégrer » déclare-t-il à propos des Roms et des demandeurs d’asile. (1)
Pour les électeurs de gauche, il doit les croire suffisamment dociles pour se permettre de s’asseoir à ce point sur tout ce qui différenciait le PS de l’UMP, Hollande de Sarkozy et Valls d’Hortefeux ou Guéant… Mais çà, c’était avant. Avant mai 2012.
Collomb est donc prêt à tout, même à s’inventer des titres de propriété pour pouvoir expulser des pauvres.

Femmes de ménages, vous êtes riches

Pour demander l’expulsion d’occupants sans droit ni titre, encore faut-il être propriétaire des lieux occupés. Naturellement me direz-vous. Et bien non. Pas pour Gérard Collomb.
Nos 300 demandeurs d’asile occupent un lieu improbable, en pente, situé sous l’autoroute A6 qui traverse Lyon. On a beau chercher dans tous les sens, on ne voit pas comment on pourrait inclure cette parcelle dans le domaine public routier qui relèverait de la compétence du Grand Lyon. Autoroutier à la limite, mais routier certainement pas. 
C’est mal connaître notre Gérard et ses avocats. Quoi ? Ce n’est pas moi le patron ? Je n’ai pas de titre de propriété ? Attendez, je vais trouver quelque chose. Voilà, j’ai trouvé la preuve : « Ce qui démontre notre qualité pour agir, c’est le fait qu’on assure l’entretien. On n’entretient pas ce qui nous appartient pas » clame haut et fort l’avocat.
Elle est pas bonne celle-là ?
Faites gaffe. Demain, votre femme de ménage pourrait très bien, au nom de la jurisprudence Collomb réclamer votre expulsion sous prétexte qu’elle assure l’entretien de votre appartement.
Avant on disait : « possession vaut titre ». Maintenant, grâce à Collomb on dira : « entretien vaut titre »
Faire des ménages va devenir une profession extrêmement lucrative. Merci Gégé de revaloriser ainsi les métiers de pauvres. Ca c’est du socialisme.

Plus sérieusement. Cette affaire nous démontre jusqu’où un élu dit socialiste est prêt à aller pour récolter quelques voix supplémentaires. A moins que ce ne soit une manœuvre pour éviter à son copain le préfet d’avoir à monter en première ligne. Si le Grand Lyon n’a en effet aucune qualité pour assigner les demandeurs d’asile, c’est le préfet qui devra le faire. Mais là, se pose un autre problème.

Un préfet qui viole les droits des plus démunis

Le préfet est responsable de la situation à 3 titres. Si 300 demandeurs d’asile sont en train de pourrir dans la rue en attendant des mois, voire des années qu’on statue sur leur demande d’asile, c’est parce que le préfet en a décidé ainsi. En leur qualité de demandeurs d’asile, ces personnes devraient être en CADA (Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile) et non sous un pont. Le préfet a beau nous expliquer en pleurant qu’il n’a pas de moyens suffisants pour les héberger, on sait qu’il en trouve pour mettre à l’hôtel des citoyens communautaires en attendant de les expulser. (2)
En leur qualité de sans-abri, ces personnes en situation de précarité ont droit à un hébergement d’urgence. C’est l’article L 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles qui précise que « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence »
Enfin, et ce n’est pas une blague, si ces personnes sont là aujourd’hui, c’est parce qu’elles y ont été conduites par la police début juillet 2013, suite à leur expulsion de la place Carnot, située à quelques centaines de mètres de là.

On attend donc avec impatience de voir le préfet demander à la justice l’autorisation d’expulser des familles dont il viole tous les jours les droits en refusant de les héberger.


Où est passé l’argent ?

La circulaire du 26 août 2012, relative à « l’évacuation des campements » prévoit explicitement que tous les campements doivent faire l’objet d’un diagnostic sanitaire, social, médical avant de procéder à leur évacuation.
Cette circulaire, signée par 7 ministres, dont Valls, devrait donc être appliquée ici comme ailleurs. Le campement existe depuis juillet 2013. On veut bien que le préfet et Gégé partent en vacances, mais au bout de 3 mois et demi, il faudrait peut-être vous réveiller les gars.

Sur le terrain, mais comme partout ailleurs dans l’agglomération lyonnaise, personne n’a vu la moindre association mandatée pour appliquer le volet prévention et diagnostic de cette fameuse circulaire qui reste lettre morte à Lyon.
Le cabinet du Préfet Régnier a pourtant dégagé des moyens financiers importants : 4 millions d’euros au niveau national. A Lyon, personne ne sait ou est passée l’argent. Gégé, si tu as une idée ? Monsieur le préfet ?


Expulser pour leur plus grand bien

Alors, maintenant que personne n’a respecté la loi (obligation d’héberger des demandeurs d’asile) ni la circulaire (aucun diagnostic individuel), Gérard Collomb, à travers son avocat vient supplier le juge de lui accorder « l’expulsion » en urgence.
Au passage, il faut voir avec quelle insistance l’avocat de Gégé explique au juge qu’il s’agit d’une demande d’expulsion et non d’évacuation… Et oui, évacuation on applique la circulaire, expulsion on tire la chasse. D’habitude c’est l’inverse, mais sur ce coup, ça n’arrangeait pas notre socialiste lyonnais en chef.
Voilà donc l’avocat du Grand Lyon en train d’expliquer le caractère d’urgence absolue : « il est impossible et impensable de maintenir ces personnes dans de telles conditions de dénuement, d’insalubrité et d’insécurité »… Donc … je demande leur expulsion immédiate.
La logique est imparable, n’est ce pas ?
300 personnes dont 100 enfants sont sous un pont dans des conditions déplorables depuis plus de 3 mois, alors pour leur bien, on va les mettre… A la rue, sous la pluie sans le pont pour  les abriter… Et en urgence s’il vous plait. On a attendu 3 mois, mais là, on peut plus.
C’est beau le socialisme à la sauce lyonnaise, non ?


La mafia des poubelles

Le plus croustillant, c’est que, histoire d’améliorer leurs conditions de vie « abominables », les demandeurs d’asile ont demandé des barrières de sécurité et des poubelles. Devinez la réponse du Grand Lyon. Allez-vous faire foutre. Pardon, ça c’était le fond de la pensée. La réponse a été : ah ben non, si on vous met des poubelles et des barrières on va pérenniser le campement… Et, « favoriser le trafic de poubelles »
On a du mal à rester sérieux, non mais franchement, Gégé, qu’est ce que tu vas nous chercher là ? Les pauvres se revendent entre eux tes poubelles ? Ils font quoi avec ? Ils dorment dedans ? Ils foutent un moteur et les font passer pour des 4 x 4 ? Ils les transforment en bateau pour naviguer sur la Saône ? Non mais arrête de nous prendre pour des débiles. Il y a des limites quand même.

Non seulement Collomb favorise et entretient la misère pour mieux nous expliquer ensuite qu’il est urgent, pour le plus grand bien des personnes, de les jeter à la rue dans des conditions encore plus abominables, mais en plus il nous fait le coup des mafias. La mafia des poubelles… On aura tout vu.


La chasse aux pauvres et aux étrangers

Jeudi 17 octobre, c’est la journée internationale du refus de la misère. Sur le site de la ville de Lyon on peut trouver la promotion de cette journée. (3) Le thème choisi cette année : « la discrimination fondée sur la précarité sociale ». On croit rêver. Ces élus socialistes détiennent vraiment la palme de l’hypocrisie. La veille, Gérard Collomb réclame à un juge l’autorisation de jeter à la rue  300 personnes dont 100 enfants. Aujourd’hui, il organise avec des associations bienveillantes un grand débat sur la discrimination et la précarité sociale.

A Lyon, comme partout ailleurs en France, on prétend combattre la pauvreté en pourchassant les pauvres.
Les municipalités socialistes mettent les bouchées doubles en stigmatisant les étrangers et en soutenant les déclarations racistes de Manuel Valls. Gérard Collomb, maire de droite dans un ville de droite vient d’obtenir l’investiture du Parti Socialiste pour porter ses valeurs, pardon ses couleurs.
Avec leur politique raciste et discriminatoire à l’encontre des pauvres et des étrangers, les socialistes sont devenus les principaux vecteurs des idées d’extrême droite. Ils s’évertuent un peu plus chaque jour à dérouler le tapis rouge au Front National qui n’en demandait pas tant. A Lyon, Gérard Collomb joue avec le feu. Il reprend les thèses du Front National dans l’espoir de le faire grimper suffisamment pour battre le candidat UMP dans une triangulaire.
Hier, il nous a servi une nouvelle recette de quenelle lyonnaise : la mafia des poubelles. Avec une telle stratégie on peut être certain que les municipales seront sanglantes. Du sang bleu Marine partout.

(1) http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Politique/Ville-de-lyon/Pour-Collomb-les-Roms-n-ont-pas-vocation-a-s-integrer

(2) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/070913/expulsions-de-roms-la-france-innove

(3) http://www.lyon.fr/actualite/solidarite/journee-mondiale-du-refus-de-la-misere.html

jeudi 10 octobre 2013

2018: gay pride géante à Paris. You just have to be rich


Cette semaine, Paris vient de remporter l’organisation de Jeux Olympiques. Bon, ne rêvez pas trop non plus. Nous n’avons pas remporté l’organisation des JO de 2017 qui se dérouleront à Rio, ni même ceux de 2020 qui auront lieu à Tokyo.
En 2018, Paris organisera les gg : les gay games. Après le cuisant échec des JO de 2012 remportés par Londres, nous tenons notre revanche. Cocorico ou plutôt cot cot codec.

Vous ne connaissiez pas les gay games ? Moi non plus. La première édition s’est déroulée en 1982, alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qualifiait encore l’homosexualité de maladie mentale. La manifestation se veut ouverte à tous, sans distinction de sexe, de race, d’orientation sexuelle, ni même … de performance. Selon ses organisateurs, il s’agit de défendre les valeurs de « tolérance ».

Ca c’est sur le papier. Parce que la réalité est un peu différente.

Pour participer aux gay games, pas besoin donc d’être homosexuel. Ah bon ? Mais alors pourquoi appeler cela les gay games ? Cela s’appelle du marketing.

Les organisateurs attendent 15 000 participants, c’est-à-dire 5 000 de plus qu’aux derniers JO de Londres (les vrais). Alors que les Jeux Olympiques réunissent les meilleurs de chaque discipline, les gay games eux, réunissent, les homosexuels, les lesbiennes, les trans, les bisexuels, les hétérosexuels, bref tout le monde sauf les animaux et les extra-terrestres.
En catégorisant ainsi les participants selon leur orientation sexuelle, le lobby gay démontre une fois de plus la contradiction dans laquelle il s’enfonce un peu plus chaque jour : être considéré comme tout le monde, tout en affichant ostensiblement sa spécificité. Ca ressemble à du communautarisme, c’est doré comme du communautarisme, mais ce n’est pas du communautarisme. Cherchez l’erreur.

Mais il y a encore plus choquant. Comme on peut le lire sur le site des gay games de 2014 à Cleveland, pour participer, “you don’t have to be good, you don’t have to be gay, you just have to be older than 18” (1)
Les organisateurs ont juste oublié de préciser: “you just have to be rich”. (vous avez juste besoin d’être riche)
S’inscrire au gay games coûte en effet entre 50 et 300 dollars selon le sport pratiqué avec obligation de s’inscrire à au moins deux évènements, ce qui revient en définitive à un coût compris entre 100 et 600 dollars.

Au gay games, l’important n’est pas d’être gay, l’important n’est pas de gagner, l’important c’est d’être riche. La promotion des valeurs de tolérance selon le lobby gay passe donc d’abord par un compte en banque bien garni. L’argent, Ca c’est de la valeur, de la vraie, bien de chez nous, bien socialiste à souhait, demandez à Cahuzac.

Les politiques de gauche se sont précipités sur la nouvelles. Mais pas qu’eux. Après les félicitations de Anne Hidalgo pour le PS qui s’écrie : « Très fière que Paris soit la prochaine ville à accueillir les @GayGames, événement international, ouvert à tous, consacrant l’égalité! ».
On a eu droit à celles de NKM pour l’UMP : « Les GayGames à Paris ! Félicitations à toute l'équipe de @ParisGames 2018 et rendez-vous en 2018 pour une grande fête du sport ! »

Ah, ces hommes politiques, pardon ces femmes politiques… Prêtes à tout pour ramasser quelques voix supplémentaires. On savait déjà que l’argent n’avait pas d’odeur. Le sexe non plus.

Philippe Alain
(1) http://www.gg9cle.com/participate/register/

Pour ceux qui douteraient de la dimension sportive de l’événement, cette "grande fête du sport", "consacrant l'égalité" voici quelques photos tirées des gay games précédents.


© MAXPPP

PATRIK STOLLARZ / AFP

© MAXPPP
Cérémonie d’ouverture des gay games, Cologne, 2010

dimanche 6 octobre 2013

Un bébé en garde à vue, accusé d'avoir mendié

On croyait avoir tout vu en ce qui concerne les pratiques policières françaises contre les roms. Et bien non, il va falloir se faire une raison. Après les expulsions et les traques qui ont repris de plus belle avec Hollande et Valls (1). Après les cyclistes verbalisés pour pneus lisses (2). Après les enfants violentés, pourchassés et humiliés par la police (3). Voici le bébé de 12 mois enfermé pendant plus de 4 heures, accusé d’avoir mendié.

Les faits se passent en cette fin d’année 2012. Mirela (4), rom originaire de Roumanie, sollicite la générosité des passants afin qu’ils lui donnent quelques pièces qui lui permettront d’acheter de quoi manger pour elle et son enfant. Sa main gauche est tendue, la paume ouverte vers le ciel, sa main droite tient fermement la poussette de son enfant de 12 mois.
Mirela vit dans un “camp”, appellation politiquement correcte pour désigner en réalité, un bidonville qui ressemble aux favelas de Rio ou d’ailleurs. La France est la 5ième puissance économique au monde, mais elle est incapable d’intégrer correctement les 15 000 roms présents sur son territoire dont la moitié sont des enfants. Comme des centaines de familles, Mirela n’a nulle part où aller. Le 115 lui répète inlassablement chaque jour que toutes les places d’hébergement d’urgence sont occupées. Condamnée à rester dans un bidonville avec son enfant, elle doit trouver de l’argent pour survivre et n’a pas les moyens de mettre son bébé à la crèche. Tout le monde pourrait s’en douter.
Tout le monde, sauf nos chers policiers-assistantes-maternelles-la-main-sur-le-cœur qui, outrés par la présence d’un enfant dans la rue, décident de prendre le problème à bras-le-corps et l’enfant sous leurs bras protecteurs. Bien que Mirela ne fasse que tendre la main aux passants, ils trouvent son attitude insupportable et contraire aux lois de la république.
Dans la France de Hollande, Valls et Bauer, un enfant rom dans les bras de sa maman est en effet devenu un danger public. Alors les policiers vont les emmener manu militari au poste où ils vont humilier, insulter et menacer la maman.

On lui demande tout d’abord de présenter ses papiers d’identité ainsi que ceux de son enfant, ce qu’elle fait. La procédure qui suit ne peut donc pas être une vérification d’identité puisque selon l’article 78-3 du code pénal, « La personne qui fait l'objet d'une vérification ne peut être retenue que pendant le temps strictement exigé par l'établissement de son identité ». Alors pour faire bonne figure et justifier les longues heures d’attente que la maman et son bébé vont passer au poste, la police va falsifier la vérité et relater par écrit des faits matériellement impossibles.
Cela ne devrait pas tarder, mais la mendicité n’est pas encore interdite en France socialiste. Un Officier de Police Judiciaire (OPJ) va donc l’accuser, tenez vous bien, d’avoir « organisé la mendicité d’autrui en vue d’en tirer profit », avec cette circonstance aggravante que les faits auraient été commis à l’égard de son enfant de 12 mois. On croit rêver, mais non, c’est bien écrit noir sur blanc.
Un bébé de 1 an, ça pleure, ça rit, ça crie, c’est un trésor que l’on protège et que l’on chérit. On y tient comme à la prunelle de nos yeux, quand il a mal, on a mal, quand il sourit, on est heureux. Et bien non. Selon la police, les roms détestent leurs enfants, ils les haïssent même, au point d’en faire des mendiants, dès l’âge de … 12 mois…
Incroyable, mais vrai, la police français voit vraiment des choses extraordinaire.
L’OPJ qui a rédigé le rappel à la loi aurait dû passer un coup de fil au Guinness des records.
Un bébé roumain de 12 mois, qui marche, tend la main, parle en français et court après les passants pour leur demander de l’argent, si ce n’était pas écrit sur un document officiel de la police, personne n’y croirait, n’est-ce pas ?
Le rappel à la loi qui est donné à Mirela explique que les faits qui lui sont reprochés sont passibles de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende (article 225-12-6 du code pénal). Elle est également sous la menace d’une interdiction de séjour en France d’au mois 10 ans. (article 225-20 et 21 du même code pénal). Magnanime, l’OPJ va quand même laisser repartir la maman et son enfant plus de 4 heures après leur arrestation, en précisant bien à Mirela qu’elle sera poursuivie devant le tribunal si elle commet une autre infraction dans les 3 ans à venir…

On pourrait penser qu’il s’agit là d’un dérapage de quelques policiers particulièrement zélés, sensibles aux conditions de vie des enfants roms et qui ont raté leur vocation d’assistante sociale. Pas du tout. Ce détournement de la loi afin de traquer, de condamner et d’expulser des familles roms n’est pas nouveau. Il est dans le droit fil de la politique raciste lancée par Sarkozy contre les roms et reprise à leur compte par Hollande et Valls.
Lors de l’été 2011, déjà, des mamans roms qui mendiaient avaient été arrêtées et séparées de leurs enfants plusieurs semaines. A l’époque, c’est la « privation de soins » qui avait été évoquée par les policiers, mais le tribunal de Bobigny avait décider de relaxer les mamans injustement incriminées. (5)
A l’époque, la police se trouva fort dépourvue quand la sentence du tribunal fut venue. Un policier en avait les larmes aux yeux: «Le phénomène n'est pas facile à appréhender. Il existe peu de recours pour protéger ces enfants. Si la privation de soins n'aboutit pas, notre champ d'action se retrouve bien restreint». Le policier assistante maternelle en chef avait prévenu: «Nous n'avons pas l'intention d'abandonner ces enfants. Si la privation de soins ne fonctionne pas, nous trouverons autre chose» (6)

Ouf, nous sommes soulagés, les policiers ont trouvé autre chose: le réseau mafieux de mendicité organisé par la maman qui force son bébé de 12 mois à courir après les passants pour leur extorquer de l'argent… Plus c'est gros, plus ça passe. Après le cancer, la sécurité routière, les violences faites aux femmes, je propose que l’on érige en grande cause nationale la protection des enfants roms et que l’on mette sur le coup tous les policiers de France et de Navarre. Plus sérieusement, au lieu de se prendre pour ce qu’ils ne sont pas et n’ont jamais voulu être, des assistantes maternelles, les policiers et leur hiérarchie feraient mieux de s’occuper de la vraie délinquance qui elle, ne cesse de progresser.
Le gouvernement qui n’a de socialiste que le nom, ferait mieux pour sa part de lutter contre la pauvreté plutôt que de pourchasser les pauvres.
Bébés roms qui êtes nés sous une mauvaise étoile, en ce début d’année traditionnellement consacré aux vœux, la France, le Président Hollande et son bras armé Manuel Valls vous souhaitent une bonne et heureuse année 2013… En Roumanie.

(1) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/110812/enfants-roms-lautre-tweet-de-valerie
(2) http://www.mediapart.fr/journal/france/261012/roms-le-harcelement-des-policiers-de-lessonne
(3) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/061012/des-enfants-pourchasses-violentes-et-humilies-par-la-police
(4) le prénom a été changé
(5) http://lci.tf1.fr/france/justice/mendiantes-roumaines-au-tribunal-la-chasse-aux-roms-continue-6808956.html
(6) http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/10/25/01016-20111025ARTFIG00350-la-police-face-au-casse-tete-des-enfants-mendiants.php?cmtpage=4