Pendant que Jean-Marie Le Pen se bouche le nez au sujet des
Roms et que Christian Estrosi propose un manuel pour mater les gens du
voyage, Manuel Valls, lui, applique consciencieusement la politique
raciste et discriminatoire à l'encontre des étrangers que les deux
premiers rêvent de mettre en œuvre.
Manuel
Valls n’a rien à apprendre de Le Pen et d’Estrosi en ce qui concerne le
traitement qu’il convient d’appliquer aux étrangers en France.
Alors
qu’il était simple candidat aux primaires socialistes, un chibani
s’approche de lui pour lui serrer la main. Valls serre sa main et
soupire : «belle image de la ville d’Evry...». Il dit ensuite à l’homme
qui l'accompagne: «tu me mets quelques blancs, quelques white, quelques
blancos.» (1).
A l’époque, Faouzi Lamdaoui dénonce un «dérapage
scandaleux ». Valls, a réalisé 5% aux primaires socialistes, il est
aujourd’hui ministre de l’intérieur. Lamdaoui est aujourd’hui conseiller
spécial à l’égalité et à la diversité de François Hollande.
Les Roms
Depuis sa nomination au ministère de l’intérieur, Valls ne cesse de courir à pas de Guéant sur les traces de ses prédécesseurs.
Durant
tout l’été 2012, il multiplie les expulsions de camps de Roms,
reprenant à son compte les sempiternels gémissements de ses
prédécesseurs sur ces 15 000 va-nus-pieds dont 8 000 enfants qui
envahiraient la France.
Début 2013, comme un représentant de commerce
qui aurait explosé les objectifs fixés par le patron,Valls vient
annoncer fièrement l’expulsion de plus de 38 000 étrangers en situation
irrégulière. Il oublie juste de dire qu’il doit ce record à 12 000
ressortissants communautaires, roumains pour la plupart, qui ont
bénéficié de l’aide au retour et sont donc rentrés au pays
volontairement pour revenir en France quelques jours plus tard.
En
mars 2013, dans une interview donnée au Figaro, le petit Manuel qui
rêve de devenir plus grand tient des propos ahurissants au sujet des
Roms :
Tout d’abord, il reprend mot pour mot le discours de Grenoble
de Nicolas Sarkozy : «La situation, devenue intolérable, ne peut
perdurer: il faut faire respecter la loi en démantelant le maximum de
camps de Roms insalubres…»
En prétendant démanteler, "le maximum de
camps de Roms", Valls cible nommément une minorité ethnique et viole ainsi le principe
fondamental d'égalité des citoyens devant la loi qui est gravé dans la
constitution. Valls ne veut pas démanteler les
campements, il veut démanteler les campements de Roms uniquement. A moins
qu'il ne fasse lui aussi l'amalgame avec les gens du voyage et qu'il ait
oublié de le préciser.
Ensuite, il affirme : « les occupants de
campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons
culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans
la mendicité ou la prostitution ». En parlant de la sorte, Manuel
Valls encourage tout le monde à adopter une attitude raciste envers une
communauté qui ne souhaiterait pas s’intégrer et dont le seul avenir,
pour lui, se trouverait dans son pays d’origine. Il justifie tous les
dérapages racistes des élus mais également de citoyens qui vont jusqu'à
brûler des bidonvilles (2)
En affirmant que « les Roms ont
vocation à rester en Roumanie », Valls fait au passage un formidable
amalgame, digne de celui d’Estrosi, en mélangeant les Roms et les
roumains alors que de très nombreux Roms ne sont pas roumains.
Les étrangers
Le
6 juin 2013, Valls organise une énorme rafle à Barbès. Pendant
plusieurs heures, tout le quartier est bouclé et la chasse aux étrangers
peut commencer. Les contrôles au faciès se multiplient. Ils sont
réalisés par des centaines de policiers en uniforme mais également par
des dizaines de policiers en civil qui se mêlent à la population pour
capturer plus facilement leurs proies. Le Gisti précise : « À
l’intérieur de la zone prise d’assaut, policiers en uniforme et en
civil, CRS et agents de la brigade anti-criminalité sont à l’œuvre : ils
quadrillent les rues, fouillent les halls d’immeuble, les cafés et
effectuent des contrôles d’identité quasi systématiques pendant près
d’une heure et demie. Plusieurs témoignages font état de violences
policières. » (3)
Maigre bilan de l’opération : sur les 32
personnes étrangères menottées, emmenées au poste et placées en
rétention, 24 ont été libérées quelques jours plus tard par le Juge des
Libertés et de la Détention pour contrôle au faciès ou notification trop
tardive de leurs droits. Manuel Valls qui prétend à tout bout de
champ appliquer les décisions de justice lors des expulsions ou
respecter la loi en sa qualité de premier policier de France se fait
prendre en flagrant délit d'arrestations illégales.
Les expulsions administratives
du territoire réalisées en violation de la loi permettent de faire du
chiffre et sont donc devenues une priorité pour Manuel Valls qui soigne
ainsi son image de présidentiable. Les expulsions de terrains occupés
par des Roms constituent également un objectif prioritaire du
gouvernement, même si, une fois encore, celles-ci sont réalisées en
violation de la loi.
On nous rabat les oreilles en prétextant
l’application de décisions de justice. Les Roms devraient être jetés à
la rue avec femmes et enfants parce que la justice l’a décidé.
Ce
qu’on oublie de nous dire, c’est que les expulsions sans proposition
d’hébergement qui sont maintenant devenues la règle malgré une
circulaire inter-ministérielle jamais appliquée, sont illégales.
C’est
le tribunal administratif de Lyon, qui dans un jugement du mois d’avril
2013 l’a souligné très clairement. Il a rappelé en cela une jurisprudence du
Conseil d’Etat qui affirme que le refus d’un hébergement d’urgence à
une personne en situation de détresse psychique, médicale et sociale
constitue une violation d’une liberté fondamentale. (4)
Et aussi les citoyens français
Avec la multiplication des interpellations des opposants au mariage homosexuel, Manuel Valls fait beaucoup mieux que ces prédécesseurs. Il a instauré le délit de port de T-shirt illégal, le délit de lecture devant un palais de justice ou encore le délit de sortie d'une église. (5)
Aujourd'hui, le simple fait d'exprimer une opinion contraire à celle du gouvernement est réprimée. Avec les socialistes et Valls, ce n'est plus seulement le mariage pour tous, c'est la garde-à-vue pour tous, et de plus en plus sans aucune base légale.
Petits arrangements avec la loi
Manuel
Valls s’arrange donc avec la loi. Il l’applique quand elle l’arrange
pour ses petits calculs électoraux, il la méprise quand elle
ne l’arrange pas : contrôles au faciès, notification tardive des
droits, quand ce n’est pas une absence de notification des droits,
expulsions de terrains jetant à la rue des centaines de personnes parmi
lesquelles des femmes, des enfants en bas âge et des vieillards à qui on
refuse ensuite un hébergement d’urgence.
Alors voir Manuel Valls
faire la leçon à Christian Estrosi suite à ses propos inadmissibles
contre les gens du voyage, c’est quand même l’hôpital qui se fout de la
charité. Valls reproche à Estrosi de pratiquer l’amalgame entre les Roms
et les gens du voyage comme Sarkozy le faisait. Il lui reproche même de
tenir un discours qui « fait mal à la France »
Quelle honte ! Quelle hypocrisie !
Depuis
qu’il est ministre de l’intérieur, Manuel Valls a fait mieux que tous
ses prédécesseurs dans l’amalgame et dans la chasse aux étrangers.
Il
multiplie les discours stigmatisants dans le seul but de préserver une
popularité qu’il construit en faisant appel aux plus bas instincts de
certains français qui rêvent de bouter hors de France tout ce qui ne
leur ressemble pas.
Il multiplie les rafles policières contre les
étrangers, il multiplie les expulsions de ressortissants communautaires
qui reviennent quelques jours plus tard, il multiplie les concours de la
force publique pour jeter à la rue des enfants dont des nourrissons en violation de la loi. Il multiplie les interpellations d'opposants à la politique menée par le gouvernement.
Christian Estrosi
rêve d’un petit Manuel pour expulser les terrains occupés illégalement et
pour terroriser les étrangers présents en France. Qu’il n’en rêve plus,
ce petit Manuel existe déjà. Ce n’est pas le bon créneau,
électoralement parlant, j’entends. Le gouvernement socialiste avec
Manuel Valls occupe très largement et très efficacement ce terrain là.
En violation des lois européennes, des lois françaises et de toutes les
promesses électorales qu’ils avaient faites.
(1) http://www.ina.fr/video/3933266001036
(2) http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120928.OBS3913/marseille-un-camp-rom-evacue-et-incendie-par-des-riverains.html
(3) http://www.gisti.org/spip.php?article3156
(4) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/060413/roms-un-juge-condamne-le-prefet-tenir-la-promesse-de-hollande
(5) http://philippealain.blogspot.fr/2013/06/les-cathos-ces-nouveaux-ennemis-de-la.html
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