A Trappes, nous avons assisté récemment à 3 exemples de
stigmatisation des policiers qui méritent d’être dénoncés de la manière la plus
virulente. Bon, le syndicat maison Alliance, à bien propagé sa version sur tous
les médias officiels, mais voilà maintenant que des policiers sont mis en cause
par des médias étranges aux consonances pas très catholiques.
Samir, appelons le Samir, a 14 ans. Alors qu’il rentre chez
lui au moment des émeutes qui visent le commissariat selon son avocat, il est
victime d’un tir de flash-ball qui lui fait perdre son œil. Le policier aurait
visé la tête.
La famille décide de porter plainte pour « tentative
d’homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans». Des faits passibles
de la réclusion criminelle à perpétuité.
Non mais, ils se croient où ? On n’a pas confié des
flashball aux policiers juste pour faire peur aux enfants. Si on peut plus s’en
servir, c’est un scandale…
Le défenseur des Droits décide lui aussi de se saisir de la
bavure et de lancer une enquête afin de déterminer dans quelles circonstances
un enfant peut ainsi perdre un œil. L’utilisation du flashball est très
réglementé, mais visiblement dans la police, tous ne savent pas lire le
règlement.
Chez certains policiers, on se lâche à propos de cette
affaire. L’un d’entre eux écrit sur Facebook : « merde, il n’aura
plus qu’un œil pour pleurer ». Une seconde plainte va également être
déposée pour ces propos. Si on ne peut plus rigoler… Ce n’est plus de la
stigmatisation, c’est de la persécution.
Mick l’étrangleur
La police est également persécutée par les procureurs. Lors
de l’arrestation de Cassandra, cette jeune femme originaire de la Réunion qui
porte un voile, son mari, Mickael, tout ce qu’il y a de plus blanc, mais avec
une barbe suspecte tout de même, ose s’interposer. En effet, quand il voit un
policier saisir sa femme par la tête et tenter de l’aplatir comme une crêpe
contre le capot de la voiture de police en plein ramadan, il ne trouve pas cela
de très bon goût et le fait savoir.
La version de la police, qui ne saurait être remise en cause
un instant par Valls, est la suivante : le mari s’est rebellé, il a frappé
le policier et s’est jeté sur lui pour tenter de l’étrangler.
Le procureur de la république en charge du dossier confirme
la version policière en déclarant : « Le fonctionnaire de police
présente des marques d'étranglement au cou et une trace de coup au niveau d'une
pommette ». Au passage, bonjour la présomption d’innocence. Mickael est
coupable avant d’avoir été jugé.
Mais dans quel monde vit-on ? Un barbu maigrichon de 21
ans, 40 kilos tout mouillé comme lui fait remarquer un policier en rigolant, se
jette sur un représentant de l’Etat et tente de l’étrangler… c’est gravissime,
non ?
Et bien que croyez vous qu’il arriva ? Le procureur
relâche Jack l’éventreur, pardon, Mick l’étrangleur et le convoque en
septembre. Quoi ? un dossier vide ? La police ferait mal son
travail ? la police inventerait des scenarii pour se victimiser ? Impossible.
Impossible ? Pas si sur. Demandez à Alexandre.
Alexandre a 20 ans, il est blanc. Enfin, plutôt rouge voire
bleu depuis qu’il a rencontré des fonctionnaires de police. Il se rend à un
anniversaire avec des copains lorsqu’il a le malheur de croiser des valeureux
policiers chasseurs de racailles. C’est la fin de journée à Trappes, on y voit
pourtant encore clair, mais pas tout le monde apparemment.
Sans raison selon Alexandre, des policiers se jettent sur
lui et le passent à tabac. Coups de poings, coups de pieds, coups de matraque,
tout y passe. Il ne manque que le gazage à la lacrymogène ou le flashball à
bout portant. « Un policier m’a plaqué au sol. Au fur et à mesure qu’ils
arrivaient les policiers, ils me frappaient. Ils m’ont frappé au crâne, ils
m’ont frappé aux jambes, partout sur le dos j’ai des hématomes, à la fin, il y
a un policier, il a sauté, il la mis un coup de pied et il a vraiment écrasé la
cheville… ». Alexandre attendra plus de 2 heures au commissariat en se
vidant de son sang avant d’être conduit aux urgences. Le temps de mettre au
point la version policière probablement.
A l’infirmière qui s’étonne de son état, les policiers
affirment : « il s’est battu ». Ils oublient de préciser, à seul
contre 5 policiers…
Bilan : 13 points de suture au crâne, cheville
fracturée, des hématomes sur tout le corps et cerise sur le gâteau, une
convocation au tribunal en septembre pour répondre des faits « d’outrage
et de rébellion » contre les mêmes policiers qui l’ont massacré. (2)
Quand on vous le dit que la vie d’un policier est un vrai
cauchemar. Même à 5 policiers en uniforme, casqués, armés jusqu’au dents, on se
fait attaquer par un jeune homme en short et en basket qui n’a pas trouvé
d’autre moyen pour se suicider. Il n’y a plus de respect de l’uniforme
messieurs dames. Mais bien sur… On y croit dur comme fer…
Les Roms
Ce tableau concernant les bavures policières ne serait pas
complet si on n’évoquait pas le sort réservé par la police aux Roms. C’est
l’été. Les catholiques et les musulmans leur ont volé la vedette, mais ne vous
inquiétez pas, on va y revenir avec la chasse aux Roms saison 4 sur tous vos
écrans au mois d’août.
A Saint-Fons en banlieue lyonnaise par exemple, ce 8 janvier
2013. Des gamins aurait caillassé une voiture de police avec une pierre qui,
selon le commissaire aurait perforé la vitre arrière, rebondi sur le plafond,
avant de frôler le conducteur. Un vrai missile télécommandé… Alors ni une ni
deux, la police organise une opération vengeance. Appel radio à toutes les unités
du coin. Venez, on va casser du roumain. Pendant plusieurs heures, des
policiers casqués, armés jusqu’au dents, certains avec des chiens policiers
vont gazer les enfants et saccager les cabanes du bidonville.
Mais attendez, on est aussi là pour se marrer. Quand un
policier tombe sur une femme avec son bébé de quelques mois, il est embêté… Là,
ça ferait une grosse bavure… Alors il vide sur elle un bidon d’eau qui se
trouvait à proximité et rigole un bon coup.
Pour cet autre habitant, les policiers vont lui faire bonne
blague de potache. Ils aspergent la cabane de gaz lacrymogène et bloquent la
porte empêchant ainsi le pauvre diable de sortir. « j’ai cru que j’allais
mourir asphyxié ». (3)
C’est très pratique les Roms. Ca ne parle pas un mot de
français et ça ne porte jamais plainte de peur de se faire renvoyer en
Roumanie et tout le monde les déteste. Quand vous tapez dessus, tout le monde s’en
fout. Une vraie partie de plaisir.
Valls ne veut pas qu’on lise les réseaux sociaux.
Interpellé par une habitante quelques jours après les
émeutes alors qu’il tente de faire son Sarkozy à Trappes, Valls perd son
sang-froid et s’écrie, visiblement très énervé : « Ne regardez pas
trop Twitter et les réseaux sociaux ».
Tu m’étonnes…
Suite aux émeutes de Trappes, le site Copwatch qui flique
les flics a eu la bonne idée de passer au crible le forum police info.com sur
lequel il identifie plusieurs policiers dont 2 présents sur place au moment des
faits. Voici un petit florilège des remarques de ces représentants de l’Etat
dont Valls dit qu’il ne « doute pas un instant » de leur respect pour
les personnes contrôlées.
"C’est
pas le ramadan ??...Ben alors vous allez ramassez vos dents" . "Faites
gaffes aux caméras et pas de prisonniers » « La chasse est ouverte,
il est temps de faire un bon nettoyage ». « J’ai pris du plaisir hier soir. Sur 300 mecs contre
30 policiers, ça a même pas les couilles de venir au corps à corps ».
« J’ai passé la nuit à Trappes
hier avec les collègues...Pauvre France, vive le bleu Marine ! » (4)
Ben quoi, on ne peut plus plaisanter ? Même dans la
police ? L’inspection Générale de la Police Nationale a ouvert une
enquête. Le site, lui, a été fermé par son administrateur, sans doute pour
favoriser le travail des collègues.
Le policier victime de la tentative d’étranglement, lui
aussi, que son avocat décrit comme un fonctionnaire exemplaire s’est fait
prendre en flagrant délit de plaisanteries douteuses sur Internet. (5)
Il est pourtant grand seigneur ce policier. Dans un premier
temps, selon son avocat, il ne souhaitait pas porter plainte. Il a dû
fréquenter de trop près les veilleurs et faire sien ce commandement: quand
on te frappe sur la joue droite, tends la joue gauche. Vous en connaissez
beaucoup, vous des gens qu’on tente d’étrangler et qui ne portent pas
plainte ? Chapeau, un vrai saint ce policier.
Et puis non finalement, volte-face subite. Son avocat
précise : « Il ne l’envisageait pas au départ, mais finalement, il va
se constituer partie civile… Il est très choqué par les propos du couple et la
façon dont ils sont relayés par certains médias avec beaucoup de
complaisance ».
Au passage, on se demande bien pourquoi il se constitue
partie civile et ne porte pas plainte directement pour tentative d’assassinat
en réunion dans le cadre d’une opération terroriste visant à déstabiliser la
France tant qu’on y est. Aurait-il quelques doutes sur sa propre version des
faits ?
Ou alors, sait-il déjà que plusieurs sites internet publient une étude détaillée de son profil
Facebook ? On y apprend que fidèle à son devoir de réserve, il a relayé
plusieurs messages appelant à battre Hollande en mai 2012. On y constate aussi
qu’il a affiché son amour caché pour les femmes voilées en postant plusieurs
caricatures très explicites.
La police sait bien se défendre
Porter plainte pour un policier, ça ne coûte rien. Les frais
de justice, l’avocat, tout est pris en charge par l’Etat, c’est-à-dire vous et
moi. C’est aussi la meilleure manière de retourner une situation et de se faire
passer pour une victime.
Mais parfois, cela ne suffit pas. En septembre 2010, à
Aulnay-sous-Bois, encore une banlieue favorisée, la police prend en chasse une
voiture qui aurait percuté un policier.
L’automobiliste est arrêté, placé en garde-à-vue et accusé
de tentative d’homicide sur un fonctionnaire de police… Tiens, ça nous rappelle
quelque chose…
Jusque là tout va bien, sauf que…
Sauf que cela ne s’est pas passé exactement comme les
policiers l’ont dit. En réalité, c’est une autre voiture de police qui a
percuté le policier et non celle de l’automobiliste.
Les policiers n’ont pas hésité une seconde à rédiger un faux
procès-verbal et à accuser un homme qui risquait ainsi la prison à perpétuité.
Fin 2010, les policiers sont jugés pour « dénonciation
calomnieuse » et « faux en écritures ». Ils sont condamnés à des
peines de 6 mois à 12 mois de prison ferme. Ce jugement provoque la fureur de
leurs collègues qui manifestent en uniforme devant le tribunal avec leurs
voitures de service, gyrophares allumés à l’appel de leurs syndicats.
Une justice indépendante, oui, mais pas pour la police. Non
mais, faudrait pas exagérer quand même. En appel, les peines de prison ferme se
sont transformées en sursis…
La police, instrument des politiques
La police se consacre de moins en moins à la protection des
personnes et des biens. Depuis plusieurs années déjà, elle est devenue le bras
armée de personnages politiques ambitieux qui ne servent que leur propre
intérêt. La politique du chiffre, assumée sous Sarkozy et toujours pratiquée
mais inavouée par Valls en est un exemple.
La stratégie du parti socialiste aujourd’hui repose sur un
pari. Hollande, comme Mitterrand en son temps sait très bien que la seule
manière de se maintenir au pouvoir est de faire monter le Front National,
suffisamment pour se retrouver face à lui au second tour. Le calcul est risqué.
Dans cette conquête du pouvoir, la police n’est qu’un
instrument qui se prête au jeu, par conviction ou simplement, par devoir, on
exécute les ordres. Les roms, les musulmans, les catholiques ne sont que des
pions qu’on manipule pour la plus grande joie des extrémistes de tout bord qui
savent qu’en définitive, ce sont eux les grands gagnants de cette partie de
poker truquée.
En 1998, on célèbre la France Black,
Blanc, Beur qui gagne la coupe du monde, le portrait de Zinédine Zidane brille
dans la nuit parisienne, le FN est à 15%. 15 ans plus tard, à travers
l’application de lois destinées à quelques milliers de personnes comme le
mariage homosexuel ou l’interdiction du port du voile, des politiciens
ambitieux de gauche comme de droite mettent le feu et font exploser la société
française. Le FN est à plus de 45% dans des élections partielles.
Le sarkozysme consistait à opposer
des citoyens à d’autres citoyens. Le socialisme, c’est le contraire.
(1)
http://philippealain.blogspot.fr/2013/06/les-cathos-ces-nouveaux-ennemis-de-la.html
(2)
http://paris-ile-de-france.france3.fr/2013/07/22/trappes-alexandre-20-ans-veut-porter-plainte-contre-les-policiers-pour-coups-et-blessures-apres-les-emeutes-de-vendredi-291741.html
(3)
http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/120113/la-police-gaze-des-enfants-et-saccage-un-camp-de-roms
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