©PATRICK KOVARIC
Samedi 29 août, tout ce que le parti socialiste compte de
godillots se presse au diner de clôture des universités d’été. Environ 2 000
militants triés sur le volet sont présents parmi lesquels quelques membres du
« MJS », le mouvement des jeunes socialistes. Oui, je sais les
pauvres, quelle idée de s’appeler « mouvement des jeunes
socialistes ». Un peu comme si on lançait un « mouvement des jeunes
cancéreux », histoire de dire, on a le cancer nous aussi, mais on est
jeunes, hein, c’est moins grave…
Bref. Dès le début du repas, quelques centaines de jeunes
socialistes entament un hymne à Macron en criant « Macron
démission ». Puis, histoire d’en rajouter une couche, ils scandent
« Taubira, présidente ».
Manuel Valls, futur candidat pas encore déclaré à la
présidentielle, prend cela comme il se doit, c’est-à-à-dire une violente
attaque personnelle et se dirige à pas de toréador vers les jeunes effrontés.
Il est accompagné de Cambadélis, premier secrétaire gominé qui doit veiller à
ce que cette grande opération de communication que sont les universités d’été
du PS ne dérape pas plus après la sortie de Macron sur les 35 heures.
Ni une ni deux, voilà nos deux grands dirigeants socialistes
qui se précipitent à la table des petits jeunes inconscients. Un militant
raconte : « Le service d’ordre de Valls l’a repoussé brusquement, il
y a eu une sorte de bousculade puis Cambadélis a attrapé le jeune pour
l’asseoir sur une chaise. J’ai ensuite vu Valls s’asseoir à côté de ce militant
et lui tapoter la joue... »
Il est gentil notre premier ministre. Quand quelqu’un
l’humilie en public, il va vers lui et lui « tapote » la joue. J’en
connais qui ont pris des bonnes doses de gaz lacrymogène pour moins que ça.
D’accord, ça aurait vraiment gâché toute la soirée, mais je suis sur que ce
n’est pas l’envie qui leur manquait.
Cambadélis, lui, selon RTL, aurait carrément pété un boulon
et pris le jeune par le col, provoquant ainsi l’intervention du service d’ordre
obligé de le ceinturer pour le calmer (1). C’est du propre…
Et oui, ma bonne dame, c’est plus ce que c’était. Avant on
pouvait laver son linge sale en famille. Aujourd’hui, tout se sait.
La paire, non, pas la paire de gifles, la paire
Valls-Cambadélis a quitté précipitamment le diner. Ce qui n’a pas empêché
Cambadélis de twitter avec la mauvaise foi de tout bon socialiste qui se
respecte : « 2 000 militants au banquet républicain dans une ambiance
de feu. Tous ensemble socialistes! »
Heureusement, il y a encore le discours de clôture de Valls.
On peut être certains qu’ils vont filtrer l’entrée de la salle comme un Thalys
Amsterdam-Paris et que des flics en civils vont être présents dans toute la
salle pour sauter sur le premier contestataire venu.
Valls va expliquer que tout va pour le mieux dans le
meilleur des mondes. Que grâce à la loi sur le renseignement (2) tous les
opposants, oups, tous les terroristes vont être muselés. Avec une larme de
crocodile à l’œil, il va promettre que la France, pays des droits de l’homme va généreusement accueillir 50 migrants syriens de plus sur les 4 millions de réfugiés qui ont
fuit leur pays (3). Et puis, dans un moment dont lui seul à le secret, Valls va
se mettre à vociférer, il va devenir tout rouge avec les yeux qui sortent des
orbites et il va brandir la menace du Front National. Il racontera l’histoire
de ce petit enfant qui s’est fait manger tout cru par Marine un soir d’hiver et
il conclura par la nécessité de rester unis.
Il y a décidément des claques qui se perdent, et pas
seulement chez les jeunes socialistes.
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